Quelles conséquences sur les finances des collectivités territoriales après les annonces d’annulation de crédit par le gouvernement ?
Le gouvernement a annoncé début février une révision de la prévision de croissance qui passe de 1,4% à 1%. Par la suite, le 21 février 2024 le gouvernement signait un décret d’annulation de crédit d’un montant de 10 Milliards d’euros. Le gouvernement prévoit également une baisse de 20 milliards pour l’exercice budgétaire suivant, et début avril, il annonce une baisse de 10 milliards de plus pour l’année 2024.
Le décret n°2024-124 du 21 février 2024 portant annulation de crédit prévoit une annulation de l’ordre de 10 milliards d’euros. Dans le détail, les principales missions touchées sont l’écologie à hauteur de presque 2,2 milliards d’euros, le travail et l’emploi avec un peu plus de 1 milliard d’euro, la recherche et l’enseignement supérieur, mais également l’enseignement scolaire et la cohésion des territoires.
Pour les annulations de crédit qui vont concerner plus précisément les collectivités territoriales :
- 500 millions d’euros en moins pour le fonds vert (mission écologie) ;
- Le programme « Paysages, eau et biodiversité » 50 millions d’euros en moins (mission écologie) ;
- Le programme prévention des risques « coupé de 60 millions d’euros »;
- Le programme « vie de l’élève » (mission enseignement), qui concerne notamment l’accueil des élèves porteur de handicap et la rémunération des accompagnements de ces élèves.
La mission : Cohésion des territoires avec des économies s’élèvent à 736 800 346 euros, qui se décomposent dans le détail :
- 300 000 000 euros, pour le programme « aide à l’accès au logement » ;
- 26 114 412 euros pour « impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire » ;
- 358 922 453 euros pour « l’urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat » ;
- 49 064 685 euros pour la « politique de la ville » ;
- 2 698 796 euros pour « interventions territoriales de l’État ».
Suite à ces annonces l’AMF et l’APVF ont partagé leurs inquiétudes quant aux conséquences plus ou moins directes sur les prestations proposées.
A l’heure où le gouvernement a revu à la hausse sa prévision de déficit pour l’année de 2024 la passant de 4,4% à 5,1%. Le ministre de l’Économie avait déjà annoncé 20 milliards d’économies pour le budget 2025, il vient d’annoncer début avril une nouvelle annulation de 10 milliards et cette fois ci les collectivités territoriales pourraient bien y contribuer directement.
Dans un premier temps, Bercy a très récemment présenté son programme de stabilité pour 2024-2027 et demande aux collectivités de garder la croissance de leurs dépenses de fonctionnement en dessous de 0.5 point en volume sous le taux de l’inflation. L’objectif de 2024 avec ce dispositif, est de récupérer 2,5 milliards.
Les autres baisses pourraient être variées concernant les collectivités publiques. Différents rapports de la Cour des comptes évoqué par le magazine « La gazette » propose des pistes de réflexion quant à la réduction des dépenses de fonctionnement par les collectivités mais pointes aussi un besoin d’au moins 21 milliards par an en « investissements climatique ». Ces deux rapports réclament une contractualisation des dépenses d’investissement. Tout autant de piste qui selon le même magazine et différents observateurs pourraient justifier une réduction des dépenses des collectivités lors du prochain PLF.
Par ailleurs, il faut préciser que la dette des collectivités, est une dette d’investissement. Cette dette est considérée par certains comme une « bonne dette ». Les collectivités sont tenues de votés leur budget à l’équilibre ce qui fait que dans l’ensemble les situations des collectivités est plutôt bonne. Une restriction de leurs dépenses pourrait avoir des effets néfastes sur l’investissement locale et l’économie de certain territoire, les collectivités étant les premières investisseuses dans les territoires.
En conclusion, les récentes annulations de crédit du gouvernement vont avoir un impact incertain sur les collectivités territoriales. Néanmoins, tout laisse à penser que l’impact sera dans un premier temps indirect mais se fera sentir sur les investissements réalisés par les collectivités dans un premier temps et que les finances des collectivités seront mises à contribution dans un second temps.
Chez Simco, nous sommes là pour vous accompagner dans l’élaboration de vos stratégies financières.



